lundi 30 novembre 2015

Mon boss, son coach et moi

Mon patron a fait appel à un coach, qui l'accompagne depuis trois mois. Est-ce que je peux lui demander aussi de me coacher à titre individuel ? 

Vous avez certainement la possibilité d'une aide significative par le coach qui accompagne votre patron, mais elle est limitée voire incompatible si vous attendez de lui qu'il vous coache dans la plénitude d'une relation de coaching comme s'il était votre coach exclusif. Examinons les trois côtés du triangle dont les sommets sont coach, patron (n+ 1) et membre d'équipe (n). 


 Le côté 1 du triangle présente la relation entre le coach et le patron pour laquelle il peut y avoir un double contrat entre les acteurs. D'un côté, un projet de changement pour le patron qui définit un certain nombre d'objectifs de changement individuel et, de l'autre, un second contrat où le patron demande au coach de l'aider à fédérer l'équipe autour de lui. 

Le côté 2 du triangle indique la relation entre le patron et l'équipe qui peut, bien entendu, comporter plusieurs enjeux : rendre l'équipe plus cohérente, plus efficace dans l'atteinte de ses objectifs opérationnels, et améliorer la qualité de ses relations et sa capacité à résoudre des problèmes. Sur le côté 3 du triangle, indiquant la relation entre le coach et l'équipe, le contrat du coach est d'aider l'équipe à mieux fonctionner avec le patron et en elle-même. J'ai réalisé avec l'expérience que le rôle de coach d'une équipe peut être complètement bloqué dans sa contribution au team building par ce que j'appelle, « le piège du secret » : il arrive que les membres de l'équipe confient des informations en demandant au coach de les garder secrète. Le coach ne peut garantir ce secret. 

Au nom d'une prétendue confidentialité, il pourrait se trouver paralysé dans son action. D'une façon générale, indépendamment du travail d'équipe, on ne peut pas être, en même temps et pleinement, le coach de deux personnes qui sont dans des enjeux institutionnels ou de pouvoir significatifs. Du fait de la différence des niveaux hierarchiques et des rapports de pouvoir dans l'entreprise. Il existe cependant une posture permettant au coach de limiter l'ambiguïté des relations : il peut se mettre en position de médiateur rémunéré à part égale par les deux partenaires. A ce moment-là, le coach médiateur n'est plus celui de l'un ou l'autre partenaire mais le coach du couple formé par les acteurs.

vendredi 20 novembre 2015

Se créer un réseau

Un cadre ermite caché au fond de son bureau-caverne : voilà pour un patron une vision qui relève du cauchemar ! L'entreprise n'est pas un lieu de travail solitaire... Commencer à tisser un réseau dès son arrivée est « fondamental pour contribuer à la réalisation de ses projets. Il s'agit de construire une ligne de coopération interne. Mais avec qui ?


D'abord, les collaborateurs d'un premier cercle, incontournables pour atteindre les objectifs prévus. Puis, avec d'autres, d'une orbite un peu plus éloignée. Pour bien les identifier, il faut d'avoir une vue précise de ce que vous attendez des autres et de ce que les autres attendent de vous . Exemple : un directeur des ventes doit se rapprocher du patron des approvisionnements ou du marketing.
Rencontrer ces « indispensables » requiert une démarche formelle et informelle... on suggère donc de privilégier d'abord la sphère de la machine à café, des déjeuners, etc. En n'étant pas toujours collé aux mêmes et en ne parlant pas que boulot. Ensuite, nul n'empêche de demander à un collaborateur de bloquer une heure pour aborder une question pro. Cette fois, sans donner à la rencontre des airs de réunion d'état-major, on ne parle plus foot, ni enfants... Un rendez-vous formel marque l'esprit, tisse des liens plus sérieux...
Egalement qu'un réseau s'entretient. En acceptant d'être sollicité, autant que l'on sollicite les autres... En renvoyant l'ascenseur, etc. Et l'on effleure ici une dimension politique, qui induit la question des clans. La consultante conseille de ne pas se faire happer exclusivement par l'un d'entre eux, plutôt de favoriser la mixité. En somme, être un passe-muraille, mais sans en avoir la couleur !